vendredi, mai 18, 2007

Retour en vacances : 20 janvier-5mars.



Avant tout permettez moi de vous souhaiter une bonne, sainte, heureuse, prospère, enrichissante, luxueuse, riche année du cochon (oups je suis devenu chinois sur la fin). Savez vous que l’année du cochon est la préférée des chinois ? Et oui car ils rêvent d’être comme le cochon gros et gras et de ne rien faire… (également fondement de la philosophie taoiste, de ce que j’ai compris). Le gouvernement s’attend à un étonnant pic de naissances cette année !
(assez peu de photos pour la aprtie avec les parents, elles sont a Grenoble, desolé, ici cochon geant a Chengdu)








Carnet de voyage.

J’ai coupé ce récit en trois parties (désolé Sciences Po) pour le rendre plus digeste mais aussi car il y a bien eu trois temps dans ces longues vacances (6 semaines tout de même) : celui avec papa et maman, celui avec Michaël, un ami de Pékin et celui seul. Ce séjour commence aussitôt après mes partiels. Le 17 janvier à 20h mon avion décolle : adieu froid et cours , en route pour les tropiques, en route pour 6 semaines de découvertes de la Chine !

Mes vacances commencent avec les parents à Canton où nous partons visiter des maisons traditionnelles Hakka. Combien de temps ces maisons tiendront-elles encore face à la modernisation de la Chine ? Ces habitations sont bâties sur un principe familial collectiviste, faites pour que l’ensemble d’une famille y vive (entendre famille au sens large : parents, enfants, petits-enfants voir plus…). Ce type de « phalanstère » à la chinoise regroupe ainsi parfois plus de 300 personnes… aujourd’hui encore occupé par les descendants du fondateur. Avec la modernité, les familles les plus riches ont fait raser leurs petits quartiers d’habitation pour le remplacer par des maisons plus spacieuses et confortables. Pour combien de temps ces maisons ayant résisté à la Révolution Culturelle résisteront-elles au développement économique ?
Cette excursion à Canton nous a également permis de visiter une célèbre plantation de thé (Pu’her) et bien sûr son temple attenant. Etant donné que tous les temples se ressemblent autant vous décrire celui là vous en serez quitte pour les autres. En rentrant dans le temple, vous passez quatre gardes (quatre rois combattants) sensés protéger le monde. En face de vous le bouddha de la prospérité devant lequel tous les chinois s’inclinent. Puis vous rentrez dans la cour du temple, ressemblant à nos cloîtres avec des pots de bronzes au milieu pour y brûler de l’encens. Enfin vous pénétrez dans la salle au grand bouddha (en fait le premier bouddha) dans laquelle siègent 1 ou 3 bouddhas (avec leur swastika inversée sur la poitrine, ce qui paraître surprenant au premier abord). De part et d’autre des 3 bouddhas de nombreux Arahts (souvent 64) sont disposés autour de la salle. Par ailleurs deux pyramides de l’équivalent de nos ex-voto encadrent les bouddhas. Les murs sont souvent peints, les toits le sont remarquablement, le tout dans un style chinois. Enfin dans 90% des temples vous rajoutez le fond musical techno ou pseudo musique traditionnelle, quelques néons et autres accessoires qui font que les chinois ont la palme mondiale du kitsch ! Ah, j’oubliais, chaque temple à son « exceptionnel, sensationnel » fait extraordinaire… Ici les Chinois tiennent pour extraordinaire le fait que bien qu’au milieu d’une forêt, les toits du temple ne sont jamais couverts de la moindre feuille morte. (petite explication, nous sommes passés en plein hiver, la forêt alentours était verte, il s’agit tout simplement d’une forêt d’arbres à feuilles persistantes).






au detour de Chengyang, village Dong

Finit la côte Est, nous voilà partis pour le centre à la découverte de la Chine, la vraie ! Longsheng est un splendide petit village montagnard au milieu des rizières en terrasse. Le spectacle est épatant, il semble que l’ensemble de la montagne ait été terrassé, c’eut été encore mieux si le brouillard ne s’était invité. Les maisons semblent encore faites selon la tradition, en bois… pour combien de temps encore ? Déjà certains villages voient apparaître des immeubles de brique au milieu de ces constructions typiques. La minorité Miao habite cette région, elle est réputée pour ses terrasses, sont travail de l’argent et de l'indigo et ses ponts
Pont du vent et de la pluie de ChengYang

couverts à l’entrée des villages. Comme toutes les minorités elle ne parle pas chinois mais le miao. Autant dire que tout le voyage dans les minorités s’est passé en Chin-glish… avec parfois des summums en dialecte local (grande solitude après 6 mois de chinois, la phrase « j’aime beaucoup la cuisine chinoise, mon plat préféré est le n° 27 » prend tout son sens). Cette première marche nous a aussi appris à nous méfier des renseignements des chinois : 1h annoncée, 5h de marche… Autre découverte chinoise, partis dans le sud pour avoir chaud, nous avons découvert que pour les chinois le chaud équivaut à plus de 0°, étant donné qu’il n’y a pas de chauffage au sud du YangTsé, ce voyage a aussi été placé sous le signe du froid ! Autres découvertes : les hôtels interdits aux étrangers, les minorités où hommes femmes n’ont pas le droit de dormir dans la même chambre ; l’impossibilité de trouver un CD vierge dans le pays du piratage (finalement c’est logiquement dans le magasin de photocopie qu’il faut chercher ce type de service)…
Nous quittons les endroits touristiques pour entrer dans la province du Guizhou en bus… Nous découvrons ce que peut-être une Chine en développement ; ça commence par la construction de routes. Pour l’instant nous avons fait les frais de pistes défoncées par la pluie, pleine de boue, on se croirait presque au Paris-Dakar, version asiatique. Ce type de route sera celui que l’on empruntera pendant la semaine suivant notre départ de Longsheng, éreintant mais fort intéressant de découvrir la Chine en disparition. En bus nous passons de nombreux villages Miao ou Dong (minorité proche des Miao) souvent desservis par un unique bus journalier. Dans ces contrées nous sommes seuls touristes et pouvons voir ce que sont les minorités (pas la version pour touriste). Par la suite nous visitons encore un village Dong et son « pont du vent et de la pluie » (ponts couverts, issu d’une légende Dong), nous voilà de retour au Moyen-Age ! Puis en route pour les minorités Miao, Chengyang, ZhaoXing, Langde, Gao’An… autant de noms qui ne vous diront rien, autant de villages de montagnes construit de bois, entourés de rizières, où l’on travaille grâce aux buffles, où les poulets courent en liberté dans la rue, où le téléphone est public, où les petits vieux ne parlent rien si ce n’est leur dialecte, où l’eau chaude n’existe pas (robinet à l’extérieur bien sûr) mais où la télé fait ses ravages, où l’on passe entre 3 et 8h de route entre deux. Il faut se dire qu’en Chine le voyage est autant sur la route que dans la destination (souvent ravagée par la Révolution Culturelle). Et puis quel meilleur moyen de découvrir le pays que de vivre avec les chinois, de se tasser avec eux dans des bus trop petits, de subir les aléas de la route, de régulièrement entendre leurs raclements de gorges et ce qui suit, d’avoir pour compagnon tantôt un oiseau, tantôt des poissons… de faire 40km en 3h somme toute !
En plus des temples bouddhistes et autres religions locales nous croisons quelques rares églises, souvent fermées lorsqu’elles sont catholiques. La plus étonnante en est celle de Guiyang fondé par les MEP. « Sancta Ecclesia Catolica de Guiyang », étonnante inscription trônant au-dessus d’une imitation en brique d’une église européenne. Puis passé le porche, au fond de la cour se dessine un bâtiment très chinois, surplombé par une croix… la cathédrale de Guiyang ! Le fronton par contre ne recèle aucun thème catho, il s’agit plutôt de dessin abstrait… seul moyen de ne pas être fermée ? (ou influence jésuite diraient les mauvaise langues).
Côté culinaire ce bus-trip a été placé sous le signe de la mandarine et du pain (à peu près seule valeur sûre que l’on trouve en abondance dans cette région), mais aussi du riz à l’œuf (grand classique), de la viande rance, de la patate… rien de bien fou, alimentation loin de celle des villes, encore plus lointaine de la cuisine chinoise européenne. Enfin après deux semaines on finit par être déçu par les restaurants pour occidentaux et redemandons des gargotes de rue bien plus animées et culinairement moins aseptisées !

Enfin nous arrivons au Yunnan, célèbre pour son thé, ses révoltes face à Pékin, son influence française (qui y a laissé un « pain vietnamien » ressemblant étonnamment à nos pains français), sa frontière avec le Myanmar, ses treks et ses touristes français.
La visite de Kunming infirme le fait que le Yunnan est une des six plus pauvres provinces de Chine, autour de nous s’élèvent des immeubles modernes, des magasins de marques (pas des copies) sont présents… Temples, parcs, masseurs aveugles, le tour de la ville est vite fait. Cependant étant un samedi nous pouvons réaliser ce qu’est la Chine et son milliard quatre d’habitants sur les marchés.
Puis nous partons en bus de nuit (expérience enrichissante, spacialement restreinte) pour Lijiang, nouvelle vielle ville (les chinois en sont spécialistes) on ne peut plus touristique. La seule partie de la vielle ville d’origine a été saccagée par la Révolution Culturelle… Retour à la civilisation occidentale, retour au tourisme occidental. Puis Papa et Maman repartent me laissant seul.

Riziere en eau sous eau...
M’étant trompé de trois jour dans la date de départ des parents je me retrouve trois jours seul avant de rejoindre un ami à Kunming. Je pars pour le sud du Yunnan, voir de nouvelles rizières en terrasse ; mais encore une fois le temps n’est pas au RDV. J’ai pu voir des rizières en eau sous eau… « Tu fais quoi ici ? Je ne sais pas trop. Viens avec nous. » Voilà à peu près comment s’est déroulée ma première rencontre avec un groupe de Cantonais avec qui j’ai voyagé ces quelques jours. Première découverte de ce que peuvent être des chinois non intéressés… pour qui je ne suis pas qu’un portefeuille ambulant. Les Chinois sont alors extrêmement prévenants et généreux (oui ça existe aussi en Chine, aussi étonnant que cela semble). Egalement découverte qu’en Chine, la côte Est se pose en colonisatrice des régions pauvres. J’ai trouvé mes amis avec un esprit très « colons » face à ces minorités… Enfin, cette courte escapade de trois jours prend fin lorsque que je retrouve Michael à Kunming. Notre programme? Aucun, juste un ou deux projets pour le Xishuanbanna (terre de trek à la frontière du Myanmar).




Au détour de la forêt
Notre première étape est donc Jinghong dans le Xishuanbanna, ville connue pour ses treks, le Mékong (pas si impressionnant à ce niveau) et sa contrebande ! De là nous repartons pour trois jours de trek dans la jungle au sein des villages de minorité, théorique seulement… le chemin choisi est actuellement en élargissement pour une grande route. Dans la ville de départ, à 5km de la frontière, nous croisons 5-6 magasins de téléphones portables, 3 de motos, rien que dans la rue principales, pour 10 000 habitants... Le début du chemin est sur une petite route au milieu des rizières, et des villages de cette minorité Thaï. Nous croisons régulièrement des
Sur les bords du Mekong
petits temples ou des alcôves avec de l’encens brûlant. Puis nous nous enfonçons dans ce qui est la jungle… en pleine destruction par les paysans qui appliquent la méthode du brûlis afin de gagner en terre cultivable. Les cultures sont presque entièrement occupées par des hévéas, pas de culture vivrière ici, étonnant. Notre première nuit se fait chez l’habitant et nous pouvons constater que malgré un dénuement de tout luxe (imaginez une maison paysanne entre le moyen-âge et la révolution), la famille a la télé par satellite, fenêtre sur le monde qu’ils ne
village entre colline et jungle
connaîtront jamais. Les paysages traversés
oscillent entre les collines de jungle (ou d’hévéas,selon la proximité avec le village suivant) et les rizières dès que le terrain devient plat. Nous traversons ainsi des rizières sèches avant d’arriver à la ville de fin de trek. Comme il nous reste quelques jours, nous décidons de continuer quelques peu sur un autre trek. Introuvable nous finirons par faire demi-tour après une belle nuit sous tente. Finalement la période trek Xishuanbanna se finit avec un marche dans les collines autour de notre ville d’hébergement. Cette fois-ci la région est bien plus développée, les rizières sont abondantes dans les vallées… paysages que je me serais imaginés en Afrique Centrale.

Rizieres...
En route pour Dali, notre prochaine étape (encore une nouvelle vieille ville), notre bus est arrêté par l’armée cherchant deux étrangers… la frontière est proche, le trafic abondant. En tant que blancs nous ne sommes pas inquiétés (échange entre un autre blanc et un militaire : «Passeport. » « Il est dans mon sac dans la soute mais j’ai ma carte d’étudiant… Ah non elle est aussi dans mon sac » « Bon c’est pas grave. »).
La visite de la ville de Dali n’a pas d’intérêt majeur, comme bien des anciennes villes reconstruites à la chinoise. A noter toute fois une église catholique très sinisée, au sein de laquelle
Les pagodes, symboles de Dali
nous avons un tableau de Jésus devant la Grande Muraille, mais aussi étonnant un portrait de Benoît XVI. C’est dans cette église que nous aurons le droit à nos messes matinales obtenues non sans péripéties… Etonnamment les célébrations ne regroupent presque que des jeunes hommes. Par ailleurs, remplaçant notre traditionnel orgue, un piano accompagne les chants en chinois. Par ailleurs Dali est une ville prise entre un grand lac et une chaîne de montagne aux sommets quadri-millénaires. Le tour du lac à vélo nous prend plus d’une journée mais nous permet de découvrir les villages non touristiques de la région et d’entrevoir à nouveau
ce que peut être la Chine dans cette région : un pays très méridional, places du village à l’ombre de platanes, petits marché, petits vieux assis et parlant… même nonchalance, même climat ; il ne manque que l’église (remplacée par un temple) et la pétanque (majong) pour se croire dans le Sud (même les maisons de stars sont présentes !). Remise en jambe montagnarde avant de repartir pour les célèbres gorges du saut du tigre.


Place du village autour de Dali







Dali, 2000m au dessus.

Là encore ce sont deux jours de trek qui nous attendent. A cet endroit le YangTse se rétrécit pour atteindre de largeur de 18m (d’où le nom de gorges…). La légende voudrait qu’un tigre chassé aurait choisi cet endroit pour sauter par-dessus ce fleuve et échapper à son chasseur. De l’autre côté de la gorge, des 5000 surplombent le fleuve. De notre côté le chemin est certes escarpé mais largement accessible. Ce sont trois jours de treks splendides en terre Naxi, entre monts et écume, le chemin est unique… C’est aussi ici que s’achèvent mes vacances avec Michaël. J’oubliais, autre lieu autre chinoiserie. Alors que
Les gorges du saut du tigre...
devant nous un cavalier est tombé avec son cheval sur une hauteur de 5m, ces chers touristes commencent par se faire passer un savon pour avoir blessé le cheval (tombé sur le cavalier), puis comme il n’y a pas d’ambulance disponible avant Kunming, il faut l’évacuer avec les moyens du bord mais voilà, le chemin le plus praticable passe par le champ de légumes d’une personne absente… imaginez vous les tractations avec des chinois non propriétaires du terrain concerné refusant coûte que coûte que l’on passe par un champ au risque d’abîmer les légumes même si l’on paye compensation. Pendant ce temps là notre blessé est bien au fond de son ravin parlant à peine.


Autour du lac de Dali. Qui a dit que la Chine restaurait trop ?



















Terrasses calcaires devant le Tibet.

Me voici donc « seul ». Les guillemets sont de rigueur puisque dans un pays de 1,4 milliards d’âmes on est jamais tout à fait seul ; surtout en région touristique en vacances scolaires. En guise de démarrage je prolonge ma marche des gorges du saut du tigre vers le nord afin de rejoindre des terrasses calcaires de Baishuitai. Ici nouvelle petite chinoiserie. Nous sommes le 15 à 3 jours du nouvel an chinois. Après confirmation que je pourrais repartir le lendemain matin à 8h30 pour Lijiang, je m’en vais visiter les terrasses. Le lendemain, à 9h30, toujours pas de bus et je finis par apprendre que finalement le bus ne repassera pas avant le 19… Me voilà quitte pour un peu de marche et du stop pour rejoindre une ville un peu plus grosse d’où je prendrais un bus pour Zhongdian. Au final cette mésaventure me fera rencontrer 2 anglais avec qui je passe mes 2 jours à Zhongdian. Pour la petite histoire Zhongdian a été rebaptisée Shangrila il y a quelques années… le Shangrila étant supposé être une contrée mythique de paix et d’harmonie que Rock aurait situé dans le Yunnan.


Shangri la, ou le paradis terrestre pour les chinois, vous le voyez comme ca le paradis vous?
Zhongdian, à 3200m, marque le début du monde tibétain, j’y vois mes premiers yaks, mes premiers tibétains, mes premières femmes emmitouflées pour se protéger du froid. Zhongdian est également une reconstitution de ville typique tibétaine, avec une reconstitution de temple tibétain. Heureusement à 5km de là se dresse un vrai temple tibétain, un des plus gros en dehors de la région administrative du Tibet. Pour vous faire une image de ce que cela peut être, je vous renvoie à Tintin au Tibet… Voyage dans un cliché. Cependant on fait vite le tour de cette petite ville dans laquelle je découvre que le nouvel an chinois n’a rien d’extraordinaire, il s’agit surtout d’une fête de famille. Profitant de la rencontre d’une Shenzhenoise de passage je parviens à m’incruster dans son taxi pour Lijiang (pas de bus, nous sommes le 18) d’où je repars au plus vite pour la province voisine du Sichuan.


"Je suis le plus grand, le plus gros, le plus fort" (Alex...)
Mon premier arrêt dans cette province sera pour le plus grand bouddha du monde, 36m de haut, des pieds de 8m de long, des oreilles de 2… un géant somme toute. Pour la petite histoire le bouddha aurait été commandé par un moine pour qu’il protège les marins des remous très importants dans cette partie de la rivière… mission réussie puisque les déchets de matériaux rejetés dans le fleuve ont comblés les trous provoquant les remous. Puis je rends visite aux sculptures dans roche de JiaJiang qui sont une série de petits bouddhas et autres sculptures bouddhiques dans les falaises face au YangTse.


Dazu : imaginez vous cette roue du destin fait 2m de diametre, d'une precision daibolique !

Cette petite série m’impressionne tant que je repars deux jours plus tard voir sa grande sœur de Dazu nettement plus impressionnante. Je profite également de mon séjour à Chengdu pour visiter un des premiers systèmes d’irrigation au monde encore en activité à Dujiangyan. Tout un système de détournement de rivière et de blocage des dépôts du fleuve à été inventé il y a 2700 ans.
Puis je quitte les riches terres de Chengdu (grenier à riz de la Chine) pour les monts du nord Sichuan. Petit à petit je rerentre dans le monde tibétain. Les villes se succèdent, toujours les mêmes : des barres d’habitations communistes
Langmusi, frontiere entre deux monde, hui ou bouddhiste?
jouxtent les taudis de ce qu’on appelle des hutongs, devant la gare routière de nombreux étals de fruits, sucreries, boissons, des restaurants, de nombreux taxis aussi, le tout dans une crasse sans nom. Parfois au cours du paysage une enseigne « Lafarge » détonne avec le reste. Plus nous avançons dans les montagnes, plus les barres laissent place à des maisons délabrées. Avec Pay mon compagnon Singapourien de l’instant je visite Songpan, un des derniers avant postes chinois avant les terres barbares au temps de la dynastie Ming. Puis continue seul sur Zoïge, en plein cœur du monde tibétain avec ses grands pâturages enneigés, ses cow-boy en moto guidant des troupeaux de centaines de yaks, seules bêtes survivant dans ce froid. Curieuse coutume, en haut des cols les passagers jettent des carrés de papiers sur lesquelles sont inscrites des prières. Je quitte le monde tibétain pour entrer dans le monde musulman (minorité Hui) dans la province du Gansu.


Desert de glace oblige, impression de far west entre troupeau de Yak et Cow boy ?
















Autre minorité, autres coutumes. Les Hui sont reconnaissables à leur fez blanc sur la tête. Leurs terres le sont à ce qu’ils tentent de la cultiver. Je dis tentent car c’est aussi la région la plus désertique que j’ai croisée. Le torchis des maisons tibétaines cohabite ici avec les briques, des mosquées plus ou moins sinisées (plus elles sont anciennes, plus elles le sont), de la nourriture plus saine (avec du pain !), des BenLaden à moto ou en vélo à chaque coin de rue, des chapelets musulmans en vente, de l’écriture arabe : bienvenue dans ce que j’ai pu appeler le Huiistan. Mis à part quelques mosquées et quelques temples tao, il n’y a rien, la visite est dans la rue. Bienvenu au Huiistan, pays musulman.

Saurez vous faire la difference entre le village Salar et son environnement?

Dans ce Huiistan je pars vers les Salars musulmans (autres minorités) vivant dans le Qinghai, au bord du fleuve Jaune. Malgré la proximité du fleuve, me voilà dans la région la plus sèche que j’ai croisée, entre des monts rouges ocre où pas une plante ne vient casser la monotonie. C’est dans cette atmosphère que je me coucherais sous les étoiles pour une nuit gelée mais fort belle, pour un lever au son du minaret ! Dans cette région les animaux mangent l’écorce des rares arbres, la seule végétation existante et cultivable est un épineux, la force humaine remplace ici la force animale ou mécanique. Je suis bien dans la région la plus pauvre de Chine où une simple moto est signe de richesse.


Cherchez l'erreur ! (mis a part le cadrage)

Mais voilà mon rdv avec des amis pour le nouvel an tibétain approche et je me dirige vers le sud, et rererentre dans le monde tibétain. Mon premier arrêt me fait tomber par hasard sur une cérémonie du nouvel an tibétain dans un temple bouddhiste (secte des bonnets jaune). J’assiste à la fin des danses supposées enfermer les mauvais esprits dans une thorma que l’on brûle à l’issue de la cérémonie. Cependant il faut d’abord transporter la thorma dans le lieu désigné par les oracles pour le bûcher. Ainsi c’est une centaine de pèlerins qui accompagnent une quarantaine de moines portant la thorma et les trompettes rituelles. Le tout se fait dans une
Toute la clique est reunie pour bruler la thorma
ambiance bon enfant au milieu des pétards et des éclats de terre projetés par les pétards. Les jeunes courent tous à l’avant du convoi, c’est à qui ira le plus vite, franchira le plus de terrasses d’un bond, réussira à éclabousser le plus de personnes avec le pétard qu’il place dans une motte de terre. Le tout donne une légère impression de guerre la fleur au bout du fusil. Puis on brûle la thorma et chacun rentre chez soi.
Autre chinoiserie pour me rendre à mon ultime étape : j’ai appris la veille qu’il n’y avait plus de billet pour ma destination, en parlant avec le tenancier de l’hôtel, celui-ci me dit « je parlerais demain au chauffeur ». Et me voilà dans le bus alors que bien des chinois devront attendre
Tout ca pour un feu de paille...
le lendemain pour partir. Enfin j’arrive à Xiahe terminus du périple, je peux enfin me poser et arrêter de me lever à 6h pour le bus ! Ce temple est un des 6 plus grands temples bouddhistes. Il est extrêmement connu pour son Lama presque considéré comme un bouddha malgré ses 21 ans. Xiahe est également réputé pour sa fête du nouvel an (ce qui explique ma présence ici avec de nombreux touristes !). C’est à Xiahe que je rencontre Gerald (professeur d’anglais a Xining, étudiant le tibétain depuis un mois) et Juha (étonnant mélange de chercheur aimant le shopping et son petit confort mais s’étant enterré
Les Chinois, toujours aussi organises...
dans cette bourgade pour un an, étudiant les relations tibétains-touristes chinois…) et
retrouve des amis de Pékin. Ma première journée se passe avec la découverte de la distribution de thé sacré, véritable bataille rangée pour recueillir quelques gouttes du précieux liquide que l'on met dans la paume de sa main pour boire avant d'essuyer sa main dans ses cheveux… ainsi le malheur sera éloigné pour l'année. Le lendemain les moins sortent une thangka, sorte de tapisserie geante (celle la fait la bagatelle de 10 m sur 30) sur laqueuelle est represente un bouddha (jaune, rouge, bleu, vert ou blanc, chaque couleur ayant sa representation). Cette annee ce sera le rouge ! Pour l occasion des milliers de touristes et fideles se sont donnes RDV pour l' étendage de la toile aux premiers rayons du soleil... enfin officiellement le jour ne commmence qu'en presence du lama du temple, c est a dire 11h. Pour discipliner cette foule les moines usent d un service d'ordre assez particulier composé de fidèles munis de pierres et batons, d'enfants munis du droit de repousser les gens lorsqu'ils commencent a monter sur la colline du thagka et d un faux tigre qui va de part la foule en cognant les réfractaires a l'ordre ! Une fois la toile etendue, les quelques danses effectuées devant le lama et le lama parti, les milliers de fideles se ruent sur le thangka pour le toucher alors que de leur côté les moines le défendent comme ils peuvent ! C est le moment de s'esquiver pour aller decouvrir le couvent et le temple de la secte des bonnets rouges... Le lendemain ont lieu les danses autour de la thorma comme à Tongren. Pour l'occasion on a de nouveau des milliers de
Ca ferait pas mal dans le salon non? Un peu grand peut-etre ?
spectateurs et un service d'ordre tout aussi musclé que le précédent... Autre curiosité, au sein de la foule a lieu ce qu'on pourrait appeler un systeme d Etat providence primaire. Je m'explique, les pèlerins font la quête dans l'ensemble de la foule et la redistribuent en même temps aux personnes le demandant... Curieuse facon de pallier à un Etat communiste ne faisant pas son devoir. A cette occasion une petite thangka est egalement pendue au temple (bleue cette fois ci). Une fois la thorma brulée il ne reste à la foule qu'à se disperser. Pour finir mon sejour derniere chinoiserie : au moment de prendre mon billet pour Lanzhou, le personnel vient de fermer mais m'asure qu il n y aura aucun probleme pour acheter un billet le lendemain matin... Forcement fausse info vu que tous les billets on été vendus ! Aie mon avion est a 17h... Finalement j'y arrive par des voix detournées, en prenant un bus pour aller ailleurs. A mi trajet le chauffeur fait s'arreter un bus a destination de Lanzhou, et je peux changer de destination... tout peut s'arranger en Chine ! Tout ca pour finir mes vacances a Lanzhou, ville chinoise ou il n'y a rien a faire, rien a voir... juste le temps d echapper a une folle rencontre au millieu de mes vacances et de retrouver une amie de Xiahe.
Retour a Pekin, Fine

mardi, avril 03, 2007

L'industrie du velo vole a pekin. (voir aussi le chapitre sur le vol de Karl Marx in Le Capital)
"Qui ne s'est pas fait voler 4 vélos n'est pas un vrai pékinois" Professeur d'écoute.
Tout d'abord prenez un Lao Wai de base parti pour 1-2-plus d'années a Pekin. Il se dit: " tiens, si je me balladais en vélo?" Il va donc en riche habitant de pékin se procurer un velo neuf à 100-200 parfois 300 kuais. Avec cela il prendra 1 antivol, voire il fera confiance a celui qui va avec le vélo, l'inconscient !
Car notre ami ne connait pas encore l'économie provoquée par le vélo volé a Pékin. Quelques jours plus tard son vélo a disparu! Et oui, c'est bien connu, à Pékin, les voleurs ont les clés des antivols. Ainsi lorsque vous achetez un antivol vous encouragez la production de clés d'antivol et subventionnez les copieurs de clés que l'on trouve partout dans les rues.
En deuxieme lieu notre ami va également acheter un autre vélo... soit il en rachète un neuf et alimente le marché de l'exterieur, soit il rentre dans le système et achète un vélo dit "d'occasion" a un des multiples réparteurs de vélo de Pékin. Dans cette deuxieme solution il achètera un vélo volé offrant un débouché aux vélos volés et donc au surplus de production de clés d'antivol. Il rachètera un voire plusieurs antivols afin d'appliquer la théorie du "si je mets 3 antivols, le voleur aura peut être 2 mais pas les 3 clés". Ainsi, au fil du temps notre ami continuera a alimenter l'économie de l'antivol en rachetant l'antivol qu'il se fera périodiquement enlever de son vélo... Jusqu' au jour ou les voleurs iront lui prendre son vélo a la pince ou a la scie, voir tout simplement en l'amenant au réparateur du coin en lui disant qu'ils ont perdu les clés de l'antivol. Le réparateur coupera sans poser de question les antivols et le voleur aura son vélo pour le prix d'un nouvel antivol.
Il faut savoir que ce système fonctionne a plein a Pékin, a se demander si l'industrie du velo neuf ne va pas péricliter sous peu (il ne semblerait pas, il doit y avoir un nombre important d'étrangers arrivant sur le marché du vélo tous les ans).

jeudi, mars 29, 2007



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WE à HK (Hong-Kong) et Macao.

Lundi soir :

- Tu fais quoi ce we, je peux me libérer trois jours de vacances de lundi à mercredi, j’irais bien à HK ».

- Je sais pas, je pense c’est jouable.

















Mardi soir :

- OK, je peux, j’ai regardé les billets, on part vendredi soir pour Shenzhen (billets deux fois moins chers) et on rentre de Canton mercredi soir.

Mercredi, les billets sont achetés, vendredi nous sommes dans l’avion. Voilà une conversation que l’on ne peut soutenir sérieusement ailleurs qu’en Chine. Sur un malentendu le we à HK ça peut toujours passer…

Arrivés à l’aéroport, première surprise… A l’enregistrement, la guichetière nous lance un mécanique sans autre forme de procès : « Your flight has been cancelled please choose an other flight. ». Bien, sans comprendre comment on se retrouve avec notre carte d’embarquement pour un vol à peu près identique au nôtre. Ne cherchez pas à comprendre, il s’agit de la Chine (réponse à beaucoup de questions pour toute personne habitant en Chine depuis plus d’un mois).

Au final nous voilà à Shenzhen pour une première nuit sous les cocotiers avant de passer assez tôt le poste de contrôle (non pas la douane puisque HK est chinoise). Après les habituelles formalités nous voilà en terre presque européenne… grand bol d’air après 5 mois de Chine !




Vous vous en doutez HK est une ville folle en constante effervescence, aux gratte-ciels modernes tous aussi impressionnants les uns que les autres contrastants avec ses mini tramway digne de Harry Potter et ses bâtiments coloniaux britanniques (enfin des églises…).



















Sa population ? La plupart sont chinois hongkongais, c'est-à-dire ne parlant ni anglais ni mandarin. Une autre partie est chinoise nouvellement arrivée en provenance du continent, et enfin, ce qui fait tout le charme de l’île, ces anglais un brin déjantés et nonchalants, qui ne repartiront pour rien au monde en Angleterre. Il faut bien ajouter quelques cocotiers, une température idéale en décembre (baignade en mer un 31 décembre, qui n’en a pas rêvé ?). Le tout donne un étonnant et agréable cocktail à déguster en contraste des -7° à Pékin (à entendre dans toutes ses formes politique et géographique). Cependant l’intégration de 1997 à changé certains aspects : la tour de la Bank of China à pris la place de celle de la HSBC comme plus haut monument, les manifestations politiques sont moins tolérées, on peut aujourd’hui payer en RMB et en dollars HK… autant de signes d’une annexion progressive.











Contrairement à certaines idées reçues, HK n’est pas seulement une île surpeuplée, économiquement hyper développée (grâce à la contrebande of course)… reste les Outlying Islands, l’île de Landtau, les territoires de Kowloon, les New Territories. Autant de territoires pas forcément bâtis, pas forcément européanisés. Nous avons pu ainsi visiter les images clichés de la Chine propagés par Idiana Jones dans les quartiers chinois de Kowloon regorgeant de petits marchés (notamment le marché aux oiseaux symbole de la passion des chinois pour les volatiles) et d’échoppes où l’on trouve tout et surtout n’importe quoi. Puis nous sommes aussi allé dans les territoires presque vierges de Landtau le temps de renouer avec la marche en montagne, de renouer avec les cartes d’Etat Major et le temps d’un court plongeon Pacifique. Puis petit détour sur une des Outlying Islands le temps d’une dégustation de fruits de mer… des vacances comme on en veut plus souvent.


Mais ces 5 jours ont aussi été l’occasion de découvrir Macao et Canton. Du côté de Macao, je crois que si ce n’était les casions géants hyper modernes (où je n’ai pas trouvé de machine à sous pour perdre mon dernier patacas) cela ne vous dépayserait pas trop : une église à chaque coin de rue, des panneau en portugais, des bâtiments à l’air européen, une ambiance toute méditerranéenne. Du côté de Canton, nous voilà repassés en Chine… Quelques bâtiments coloniaux témoignent encore de l’ancienne concession internationale, rien de palpitant, je n’ai même pas trouvé de fameux dimsun !



mardi, mars 06, 2007

Série de dépêches chinoises...


Ci-suit une série de points de détails pour aider ceux qui le souhaitent à cerner ma vie, ce qu'est la Chine. Bonne lecture!

Etre catholique « vaticaneux » (cf Olivier Duhamel) en Chine.

Voilà une phrase bien redondante me direz vous ? Et bien non car en Chine il existe deux Eglises catholiques : l’officielle et la souterraine. L’Eglise officielle est dirigée par l’assemblée patriotique des évêques de Chine, dirigée par Pékin (évêques nommés sans accord du Vatican). Quand à l’Eglise souterraine, comme son nom l’indique elle est interdite ! Cette dernière regroupe les ecclésiastiques reconnaissants le pape, et les prêtres étrangers.

De mon côté j’ai réussi à trouver un prêtre français étranger disant les offices pour la communauté française. Sa situation est des plus ambiguës… Il va de soit que le gouvernement chinois est au courant de sa présence mais tant qu’il ne s’intéresse qu’à la communauté expatriée et agit comme si le gouvernement chinois ne le savait pas présent il n’encoure aucun risque… Magnifique jeu de faces à la chinoise ! Toujours est-il que je me débrouille donc pour avoir mes offices officiellement interdits, officieusement tolérés… Il n’en est pas de même pour L, prêtre rencontré pendant mes vacances qui s’occupe du séminaire officiel, dit la messe pour les chinois. Il semblerait que le gouvernement local soit au courant, il ne comprend pas pourquoi on ne l’a toujours pas raccompagné à la frontière… mélange de district laxiste et fruit d’un travail de bonne entente avec les autorités compétentes. Extraits de conversation : « How is it you’re here ? » « I would thank you not to ask to much of these questions, technically I’m illegal… I’ll probably stay here until the government decides to push me out, it’s 6 years I’m now in China in this situation. »

Sinon pour ce qui est de ce qu’on peut ressentir en faisant ses offices (merci Damien pour le PTP), on se sent bien seul. Lorsque vous sortez votre chapelet vous passez pour bouddhiste ou musulman. Je ne parle même pas du fait qu’ici le « tu n’auras d’autres Dieu que Dieu » et « tu n’adoreras d’autres dieux que Dieu » est totalement inconnu, fondu dans la masse d’un syncrétisme parfait ! Il n’est pas rare de voir des chinois athées prier à l’église, à la mosquée, à la synagogue ou dans n’importe quel temple… on ne sait jamais, pari de Pascal poussé jusqu’au bout. A côté de cela ils ne s’encombreront d’aucun précepte de ces religions.

Heureusement au milieu de tout cela on trouve aussi deux-trois jeunes français dans la même situation et à partir de là on remonte un CSG local, (pardon, en résumé ; un groupe de partage de foi très vivant pour ceux qui ne connaîtraient pas le CSG).

Scoutisme en Chine

En effet c'est une conception intéressante... Il faut savoir que notre groupe scout n'a rien d'officiel ni d'autorisé par la Chine. Encore une fois, tout est dans le non dit ! Après comment faire du scoutisme en Chine. Pékin regorge de parcs pour nos activités. Seul problème : pour nos grands jeux il faut poster les messager au plus tôt 10 min avant le passage des scouts sous peine de se faire retirer les messages par les policiers en civils traînant dans le parc... le double jeu de piste! Mais là n'est pas le plus intéressant. Scoutisme en Chine est équivalent à apprendre à des enfants d'expat souvent très gâté à se passer de leur Ayi (bonne), tout en sachant que le soir même cette dernière sera de nouveau là pour ranger leur chambre, faire le repas, les conduire à l'école... Enfin c'est aussi un des seuls endroits où les conduites ne posent pas de problèmes dans la mesure où il y a toujours une famille qui a son chauffeur et une voiture de libre. Scoutisme luxe? Oui, il faut faire avec les circonstances. Quand au camp, il faut encore voir partira t-on en avion ou en voiture privée? Ca dépendra du lieu sans doute, mais je sais que je pourrais déjà compter sur les ayi pour l'intendance!

Les examens en Chine/ le système éducatif

Semestre précédent, j’avais pu commencer à stresser pour mes exams, n’ayant pas (beaucoup) travaillé pendant le semestre… Heureusement le système éducatif chinois est fait de telle manière que tous les élèves doivent pouvoir valider. Quelques exemples : si la moyenne de validation est de 60%, chaque professeur doit justifier d’une volonté de na pas travailler et de ne pas assister aux cours pour noter en dessous… Ensuite les professeurs sont notés aux résultats de leurs élèves, ce qui fait qu’ils ont tendances à surnoter. En un mot comme ne cent, il faut le chercher pour ne pas valider. (petite précision, ceci est valable pour l’ensemble des étudiants en Chine et pas seulement pour les étudiants étrangers).

Etre LaoWai (étranger) en Chine

« Hello » « Maman, un étranger » « Maman regarde derrière », être pointé du doigt, « excusez-moi est-ce que je peux prendre une photo de vous » « attention étranger »… combien de fois ais-je entendus/aperçus/subi ces signes (à tel point qu’avec Agatha nous faisons un concours à qui se fera le plus prendre en photo) ! Et oui, l’étranger est encore une denrée rare en dehors de Pékin. Mais à quoi cela correspond-il ? Etre étranger à principalement deux impacts principaux : être un portefeuille ambulant, et des manifestations de gentillesses et d’attentions particulières.

Tout d’abord il va de soit que tout étranger en Chine est riche ! Il doit forcément être plein aux as et est donc une cible parfaite à plumer. Tout devient payant, (parfois jusqu’à la simple information… « Excusez-moi où est-ce ? Attendez moi deux minutes et je vous guide pour X RMB » ; situation vécue 3-4 fois…) tout devient plus cher aussi (entre 2 et 10 fois le prix). Le blanc est bon pour être plumé (en vacances avec un chinois, un rabatteur l’aborde « si tu te débrouille pour qu’ils payent 300 leur nuit je te refile une partie », oups il ne savait pas que je comprenais !). Ca en devient usant, toujours être obligé d’être sur ses gardes, de se méfier de tout ce qui est proposé.

Ensuite, et paradoxalement, l’étranger est souvent soumis à des gentillesses particulières ! Ainsi ce sont des chinois qui feront des détours pour vous montrer le bon chemin, des chinois s’arrêtant vous demandant si vous voulez de l’aide, un chinois hélant un taxi pour vous lui donnant la destination et prépayant, un chinois vous invitant à dîner sans raisons, un groupe de touristes vous voyant seul va vous prendre avec lui et tout arranger pour vous… la liste pourrait continuer longtemps comme ça ! Voilà qui vient quelque peu compenser les « hellos » et « laowai », ainsi que les tentatives d’arnaques permanentes !

Enfin être étranger signifie forcément être incapable de parler ou de comprendre le chinois… combien de fois ne m’at-on répondu que par gestes et trois bribes d’anglais quand bien même la question était en chinois ! Cela peut également donner lieu à des situation intéressante où votre voisin parle de vous… sans savoir que vous comprenez ; ou encore à la tenancière de l’hôtel disant à son employée jusqu’à combien elle peut descendre le prix de la chambre…

Only in China !

Petite rubrique à continuer, non exhaustive et surtout non terminée !

- Récupérer ses affaires sales à la sortie de la machine à laver ; il faut dire que les machines chinoises sont toutes à l’eau froide. De plus vous récupérez vos affaires dans un sale état (sans lien avec la crasse !) tout embobinée les unes dans les autres, l’essorage est tellement violent qu’il déchire les vêtement les moins solides.

- Etes-vous déjà allé dans un restaurant nord-africain commander un couscous ? En Chine ce n’est pas forcément possible ! Ce type de restaurant vous servira brochettes de porc ou de mouton, riz et autres plat chinois ou simili arabe mais pas de couscous…

- Petite anecdote pendant que je prenais un bus : le chauffeur voulant doubler un tricycle à moteur klaxonne pour que celui-ci s’écarte (coutume courante ici). Vu la largeur de la chaussée ce n’est pas possible. Alors qu’il réussi enfin à doubler ce tricycle, il ouvre sa porte et lance avec force une bouteille à moitié remplie d’eau au conducteur du dit tricycle qui a refusé de se mettre dans le fossé pour nous ! Je vous rassure il s’agit bien du même chauffeur qui tout miel aura pris mon sac pour le mettre dans la soute et qui ira me le chercher à l’arrivée…

- Avez-vous déjà penser à ce que pouvait donner des goûts chinois avec des ingrédients occidentaux… voilà quelques recettes auxquelles vous n’avez pas pensé : soda-chantilly, vin-coca (dans le magasin de vin : « quelle est la bouteille la plus chère ? Elle se marie bien avec le coca ? » authentique.). Il va également qu’en sivant les cartes des restaurants j’ai découverts bien des plats « français » !

- A Hong Kong, être obligé de demander « vous parlez chinois ? »… se faire répondre après une phrase en chinois : « excuse me, I don’t understand your language. »

- Dans le train surchargé : « vous venez d’où ? » « France » « suivez-moi » et hop trois places assises dans le wagon presque vide des contrôleurs et trois thés qui arrivent !

- Devant partir tôt ou rentrer tard à l’hôtel : « la porte sera ouverte ? » « Bien sûr » Soyez certains qu’il vous faudra passer par-dessus le mur pour rentrer ou sortir.

- Une assurance obligatoire pour les étrangers qui prennent un bus dans le Gansu… cette assurance ne les couvrant absolument pas mais couvre juste l’Etat en cas de problèmes.

- Un occidental ayant fait une chute de cheval devant nous nous faisons les bons samaritains. Pour le ramener sur la route en brancard (pas d’ambulance, on doit l’évacuer en camionnette), on cherche le passage le plus simple… qui se trouve passer par un champ de chou. « Désolé ce n’est pas possible à cause du champ de chou » « c’est pas grave on paiera pour les dégâts » « Ce n’est pas un problème d’argent c’est juste que la propriétaire (absente) n’aimerait pas qu’on passe par son champ alors ce n’est pas possible ». Il faut savoir que les autres accès étaient : un mur vertical de 3m, une pente à 40° plein d’arbustes, une pente par laquelle nous décidions et certains avaient du mal à remonter…

- « C’est loin ? » « Vous deux, environ 20 RMB (monnaie chinoise) ». « Où est-ce ? » « Attends deux minutes, je reviens et pour 2 RMB je te dis où c’est. ». Mais aussi « C’est combien pour aller à X ? » « Je sais pas, on verra bien à l’arrivée, c’est comme tu veux. ». « C’est par où ? » « Comme tu veux ! » « Mais le plus court ? » « C’est presque pareil. » « Le moins fatiguant ? » « Par là où par là, les deux c’est bon. » « Et vous allez par où ? » « Oh, je sais pas encore, c’est presque pareil. »… au final je prends l’autre route, lui prend la sienne, 1km de moins pour lui !

Voyager en Chine

Voyager en Chine, voilà une chose intéressante… visions de paysages, rencontres de minorités et de personnes (forcément avec 1,4 milliard on n’est jamais vraiment seul !) et surtout des heures et des heures de transport… tout y passe bus, bus de nuit, avion, train, bateau, taxi, moto, tricyle, vélo, pied, cheval… voilà ce qui fait le charme du voyage en chine ! Pour les aléas de la marche à pied je vous renvoie à la dernière citation du « only in china ».

Pour le bus, moyen de transport le plus utilisé dans de nombreuses provinces peu développées. Le bus de nuit est le luxe des provinces ayant des chaussées convenables… on se retrouve avec un lit de 60cm de large sur 1,7 m, à peine de quoi se coucher sur le dos. A l’arrière cinq banquettes occupent l’espace… c’est aussi là où iront se mettre ceux qui montent dans le bus après la ville de départ (arrangement avec le chauffeur), donc on peut s’y retrouver à 6 quand on est déjà serré à 5. Pour le bus normal les sièges sont serrés le plus possible pour mettre un maximum de rangées dedans… pas plus de 20cm entre la fin de votre siège et celui de devant, même pas de quoi mettre ses genoux ! Ensuite les bagages vont volontiers sur le toit, peu choquant en soit, mais peu rassurant quand on visionne l’attache ! La police contrôlant le nombre de passager par rapport au nombre de place assise dans le bus à la sortie et à l’entrée des villes, le bus s’arrête une fois le poste passé, pour faire le plein de passagers supplémentaires, c'est-à-dire souvent plus de 10-15 ; puis il les redéposera 1km avant la ville d’arrivée… ni vu ni connu ! Sinon, lorsque l’on croise des voitures de polices, tous sont supposés faire semblant d’être assis et se cacher !

Pour le train, moyen de transport le plus confortable, la seule chinoiserie à citer est que l’on vous contrôle votre billet en moyenne 5 fois (entrée de la gare, entrée sur le quai, entrée dans le wagon, dans le train, sortie de la gare). Il faut également remarquer que des balayeurs passent en moyenne toutes les deux heures… et il est malheureux de dire qu’une fréquence plus élevée ne serait pas de trop !

Le nec plus ultra reste tout de même l’avion dans ce pays immense, qui reste peu cher par rapport au train (souvent 20euros de différence pour 24 ou 48h de voyage en moins).


vendredi, décembre 01, 2006

Mes dernières vacances :
(comment ça je suis tout le temps en vacances?)



Bonjour,

Voilà une semaine que je suis rentré de vacances, et me suis promis de vous écrire ces quelques nouvelles. Encore en vacances me diriez-vous ? Oui, en fait quand on a pas de vacances on les prend (c’est ça qui donne à la troisième année son côté vacances). Et les cours ? En rentrant les profs nous ont demandé si ça s’était bien passé, et même encouragé à partir en voyage pour pratiquer. La première remarque de mon partenaire de langue : « tu as beaucoup progressé !». Passons aux choses sérieuses donc :

Je suis parti avec Agatha mardi matin, avec comme but une petite croisière sur le YangTsé. Le voyage sans encombres si ce n’est notre taximan qui semblerait était fan de jeux vidéo de voiture… slalom entre les usagers, chaussée mouillée, tests des freins, plus de limite de vitesse ; sur fond de musique techno. Intéressant, au moins nous sommes arrivés à l’heure pour notre avion.

ChongQing… paisible bourgade de 32 millions d’âmes (vous avez bien lu, 32 000 000, plus grosse agglomération mondiale). Vision surréaliste des villes du futur, noyée dans une éternelle nappe de smog (« ciel tellement gris qu’un canard s’y serait pendu » dixit Agatha), ville toute en collines (bétonnées), donc quasi impraticable en vélo. Pour avoir une impression plus précise sur ce qu’est ChongQing je vous renvoie au 5ème élément. Le YangTsé lui-même semble quasiment à sec, les piles des ponts sont démesurées par rapport au niveau d’eau, renforçant l’impression de déprime de cette ville. Ajoutez à cela que le seul intérêt touristique de cette ville est qu’elle est le lieu de départ des croisières pour les Trois Gorges.

Arrivés assez tard nous n’avons que le temps de négocier notre billet de croisière… Le soir même nous voilà embarqués. Nous découvrons nos deux compagnons de cabine (des cabines de 6 places). Le premier, un homme de cinquante cinq ans, de Wuhan, très silencieux. Le second, Shanghaien, très, parfois trop expressif ! Procureur et fier de l’être… Autres compagnons à ne pas oublier, les cafards qui courent de ci de là.

J-1 :

Lever 6h du matin, pour que nous soyons tous prêts à 7… merci les GO chinois. Visite la plus kitsch que j’ai pu faire de ma vie. Une montagne dédiée aux esprits. Ce qu’ils appellent une ville fantôme, en fait un immense parc de temples dédiés aux fantômes. Le tout est flambant neuf kitsch comme savent le faire les chinois… Le temples sont bien évidemment pleins de néons mais le must réside dans un château de l’horreur, avec train fantôme intégré. N’oublions pas ; à chaque temple son petit lot de marchands, sa déco extérieure monstrueuse (dans tous les sens du terme). Si vous aurez peut-être la joie de visiter le bouddha géant en construction, défigurant complètement le paysage. Visite intéressante mais lassante à la longue.



Panneaux indicateurs sur le fleuve.

Les paysages traversés (par temps brumeux, ou nuageux tout le long du voyage), sont très verts, très vallonnés, je vous renvoie aux photos . L’après-midi visite de la plus grande cascade d’Asie (selon les panonceaux, en fait il semblerait que ce soit faux), 115m de haut… chose assez curieuse, un barrage en amont de la cascade régule le débit afin qu’en toute saison le touriste puisse être régalé des chutes d’eau. Quand je vous dis que les chinois sont les champions du chiqué… Nous perdons quatre lettons dans l’affaire ce qui permet à tout le bus de savoir que nous parlons chinois. Le début d’un grand émerveillement pour les chinois ! De retour dans le bateau je tombe sur une altercation entre notre guide et un de nos camarade de chambre se plaignant d’avoir plus payé que nous…

La nuit tombé nous arrivons à notre dernière étape, un temple tout illuminé… Les vieux bâtiments ne se voient pas, (et pour cause il fait nuit) la visite se fait sur la partie kitsch-néon partout-vrais faux moines… Le tout un peu difficile à apréhneder surtout quand nous ne pouvons décemment apprécier les expositions de caractères.



J-2 :

Après un lever trop tôt (5h ce coup-ci, pour une visite d’une cité médiévale en construction… que nous ne faisions pas), nous passons la troisième gorge… splendide malgré le ciel nuageux. Nous retrouvons l’esquisse qui existe sur les billets de 10 RMB (monnaie chinoise). D’immenses falaises surplombent le fleuve, encore un fois je vous renvoie aux photos. Pendant une demi heure nous traversons les gorges qui sont parmi les plus connues du monde.

Vous reconnaissez ?

Cet après-midi visite des trois petites gorges… invention chinoise pour attirer le touriste. Ballade de cinq heures dans trois gorges plus petites… gorge du dragon, gorge du jade, et trois mini gorges… à chaque gorge son lot d’arrêts commerciaux. Les trois mini gorges se visitent dans des bateaux types zodiacs, a 20 touristes par embarcation avec un GO qui met l’ambiance et fait chanter les touristes, a chaque recoin des mini gorges une animation nous attend : une famille chantant, quelqu’un jouant de la trompette etc… ambiance bronzés garantie !

Le soir, le bateau faisant escale dans un port nous sommes invités par nos camarades de chambres à dîner à terre. Il est agréable de se retrouver dans une Chine pas encore pourrie gâtée par le tourisme occidentale, la logique marchande est nettement moins présente que dans les autres endroits où je suis allé.





J-3 :

Lever tôt pour voir la deuxième gorge… nettement moins impressionnante que la première. Puis visite d’un temple (architecture traditionnelle non-kitsch pour une fois), qui finira sans doute sous les eaux. Dedans exposition de caractères et de poteries de la vallée des Trois Gorges. Nous avons aussi le droit à un spectacle de danse (pas fameux, loin de là) et une course de pirogue (j’ai perdu).




Enfin nous arrivons au barrage des Trois Gorges (plus grand du monde), qui a fait déplacer plus d’1 million de personnes (une paille pour le pays) et qui a couté pour l’instant près de 10 fois les estimations… Je ne vous parle pas des polémiques concernant l’impact écologique ou en cas de rupture du barrage. Ce barrage est tout simplement immense. No comment.

Enfin retour sur Yichang puis Wuhan en bus (rencontre avec les bus chinois : une télé devant, des haut parleurs qui braillent au-dessus de vos têtes, le tout dans des sièges bien trop petits). Finalement retour sur Pékin par le train de 2h30 (du matin), sans place assises à l’origine, mais comme ça fait tâche des occidentaux dormant assis dans le couloir les chinois nous offrent les leurs !), nous n’avons pas réussi à faire comprendre à la guichetière que nous voulions descendre avant… QingDao sera pour une autre fois !

Conclusions :

- Voyager seul sans beaucoup de chinois c’est faisable.

- La région est très belle, profitez en avant que tout soit englouti (ceci dit, ça ne vaut pas un voyage en Chine juste pour ça). (N’y allez pas en saison touristique)

- Ne jamais dire que vous parlez chinois, tout le monde voudra vous parler, vous inviter à boire/dîner/fumer/offrir leur nourriture ignoble (mais refuser devant quarante personnes qui vous disent que c’est très bon et que vous venez de dire que vous avez faim, c’est pas possible), ils vous prendront en photo, voudront mail et n°…

- Ne dites pas que vous êtes français, les chinois aiment les français… (conséquence ci-dessus).

- Les chinois n’ont aucune notion d’intimité, ils ne comprennent pas que parfois devant notre bouquin on veut rester seuls…

Bon dimanche et à bientôt.

Fss

Florent

P.S : Bonne année à tous… liturgique of course.


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